Cette soirée surprise a été riche en
surprises !
L'ambiance était là malgré l'absence d'une cornemuse et d'un certain violon sabot retenus ailleurs ...
Quel répertoire dans les petits papiers tirés au sort ! Conte merveilleux, contes moins merveilleux, conte asiatique, randonnée chantée, textes poétiques, poésie libre, poésie de Boris Vian, sketches très réussis d'après Monsieur Raymond Devos et son extraordinaire maniement de la langue française, Pierre le garçon craquant, Pétronille qui veut être un garçon, histoire d'amour entre Atlantique et Méditerranée, histoire leste racontée avec tact et délicatesse, chanson leste reprise en chœur, et, comme les fêtes approchent, pour ne pas l'oublier, chacun a noté la recette inratable de la dinde au whisky!
Les conteurs se sont séparés en se promettant d'animer d'autres soirées semblables bien que toujours différentes ...
Ce soir, Marie-Chantal et Muriel, dansantes et chantantes, nous ont présenté des chats qui ont vécu des histoires peu ordinaires, rappelons-nous :
Le chat qui a servi bien malgré lui de modèle à l'enseigne du célèbre cabaret du Chat Noir à Montmartre, a raconté avec gouaille sa véritable histoire à un petit garçon qui le croyait peureux!
Et la rue du Chat qui pêche ! Qu'elle est inquiétante, l'histoire de la plus étroite rue de Paris, qui était le sorcier? le chat ? l'ecclésiastique
? Ou bien ...
Et le chat anglais aristo qui aimait le calme.
Et le chat qui rapportait ses proies dans la maison, même celle qu'il n'avait pas tuée.
Et les premiers chats de la création, qui ont sauvé le monde !! Mais oui, pas de fausse modestie. Tout le monde sait bien que les conteurs ne mentent jamais ...
Et l'histoire attendrissante et imprévue, celle du chat qui a couvé l'œuf d'une mouette qui venait de mourir ! Que voulez-vous ? Il en avait fait la promesse
...
Bravo les conteuses, miaou ...
Avec parfois une rudesse toute bretonne, mais un accent des quartiers ouvriers, Daniel Le Roux est avant tout "un p'tit gars de Belleville".
La langue verte et l'argot, il voudrait les offrir comme un bouquet de fleurs.
Mêlant avec brio ses souvenirs, ceux de ses ancêtres, ceux des personnages de ses histoires, Daniel nous balade de la Roquette au Père Lachaise. Il saute avec habileté d'un siècle à l'autre, du boulevard à la ruelle, on pénètre dans une cuisine, dans un atelier... Mais la rue n'est jamais, la rue, lieu de vie, de cette vie parisienne d'avant la télé.
Il a maintenant le poil gris, notre poulbot, mais il a gardé son grand sourire et l'œil pétillant du P'tit Gars de Belleville (qui mérite bien des majuscules).
Autant vous le dire tout de suite : je n'aime pas les chats ! Les chats m'indiffèrent. Il sont pour moi comme des poissons rouges : chacun dans son monde et c'est très bien comme ça.
Vous dire que je me suis précipité pour ce spectacle serait un gros mensonge. Mais, connaissant les conteuses, je me suis dit que je leur laissais la part du doute, bien décidé à faire comme avec les poissons rouges, laisser couler.
Autant vous le dire tout de suite : je n'aime pas plus les chats maintenant !
Mais, car il y a un "mais" : j'ai aimé les histoires.
Je suis au regret de vous dire que ces deux conteuses m'ont maintenu éveillé tout du long, un exploit au vu de mes dispositions naturelles vis à vis de la
gente féline. C'était bien dit, vivant. On y était, les images faisaient mouche.
On se surprenait à attendre avec impatience la suite. Du Chat Noir au revenants, tout était savoureux.
Une très bonne soirée... malgré les chats.
Nous avons retrouvé les musiciens le l'Auberge du Bœuf couronné, à Saint Chartier dans la Vallée Bleue.
Nous avions fait connaissance avec ces personnages dans les spectacles précédents. C'est Lucien Denier, le cornemuseux et sa musette du Berry qui nous a embarqué des ses aventures...
Il était une fois un savant un peu fou qui, assis dans un fauteuil sur la lune, soufflait sur des pétales de fleur qu'il avait dans le creux de la main.
.. Elles voletaient dans l'espace jusqu'à la terre, Patrick les attrapait au vol, alors elles devenaient histoires !
Quant à savoir si les ânes bronzent sur la lune... la question reste posée !
Tic-tac, tic-tac...
Ce soir là, il y avait un homme, un vieil homme, assis sur un banc, dans un jardin public, près d'un splendide buisson de roses.
Il écoutait le tic-tac du temps... et il se souvenait... de ces jeunes femmes, qui sur ce même banc...
Ce soir là, nous avons regardé sa vie passer et assisté à la rencontre qu'il n'attendait plus.
Tic-tac, tic-tac...